APPOIGNY

  Si l'on vous dit en admirant

ses côteaux aux tendres couleurs

et les rosiers qui vont grimpant

sur ses vieux murs, dans la chaleur;

    Si l'on vous dit en découvrant

les sillons verts des champs d'asperges,

le maïs ondulant au vent,

l' Yonne indomptable entre ses berges;

    Si l'on vous dit en apprenant

les noms des rues, évocateurs:

"Fosse aux Anglais" ou "Four à ban"

rappelant bons et mauvais heurs,

Si l'on vous dit en contemplant

sur l'horizon voilé de sombre

sa tour dorée par le couchant

et ses maisons couvées dans l'ombre

Si l'on vous dit en écoutant

ses cloches vibrer avec son coeur

pour Pâques ou pour l'enterrement,

rythmant bonheur ou bien malheur;

Si l'on vous dit, interrogeant:

"Quel est donc ce charmant pays?"

vous répondrez en souriant:

"mais  c'est le mien, c'est APPOIGNY."

..........................................................M.B

bien veillir

"Bien veillir, c'est aimer sans chercher à séduire

C'est chanter le bonheur,les fleurs et le printemps.

C'est aussi  s'entraider sans besoin de le dire en offrant tout son coeur,en donnant tout son temps.

Bien vieillir,c'est savoir la passion éphèmère

Le prix de l'amitié et sa fragilité.

Et c'est en écartant projets fous et chimères

Aquèrir la sagesse et la sérénité.

Bien vieillir, c'est encore,malgré le poids de l'âge

Entretenir son corps autant que son esprit

C'est être  vigilant, s'efforçant davantage

De vivre avec son temps plutôt qu'avec mépris.

Bien vieillir, c'est enfin au fil des derniers ans,

Accepter ses douleurs, rides et cheveux blancs"

raymond Pelletier

Des bruits de verres

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A l'heure du laitier les premiers cafés-crème,

Les premiers pas pressés et les derniers je t'aime.

Dans le petit-matin, gris, au café tabac

Le paquet ou la blague et l'histoire gauloise.....

Bistrot ,estaminet,troquet, bar à pinard,

Mélopées, ripopées sur le comptoirs "Aux zincs",

Aux mille et une nuit, aux randonnées gratuites,

Officines d'oubli, temple des sobriquets,

Refuges des amours et de la solitude,

Des rendez-vous galants,des rencontres fortuites.

Les passants, les passeurs, les biffins, les matafs,

Ceux en mauvaise passe et tous les boit-sans-soif

En quête d'un espoir, d'une dose de rêve.......

Brasserie des serments et des primes étreintes:

La moleskine rouge et les rougissements,

La fraise de la chope et la veine du marbre.....

Les débits de boissons où l'on faisait crédit

Aux clients à casquette , à musette , à gamelle,

Buvette d'autrefois aux guéridons de bois

Marqués par les mégots et les culs des fillettes.

Gargote aux arcandiers, aventuriers, poètes

Trinquant à la folie des rires et des muses:

Serveuses de rondeaux, cervoise et eau -de- vie !

                                                          Michel Martin

     DIEU a crée la vigne,

                     le houblon,

   l'orge et les Irlandais.

             il ne restait plus

        aux hommes de foi

  qu'a ouvrir des bistrots.

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Uncafé ouvre dans le matin de PARIS

            Un carton remue sous une porte cochère.

              Une femme passe dans la peur encore d'un reste de nuit.

                Elle sent bon le savon humide .

                 Les Noirs sont verts au cul des bennes.

                  Le bruit d'un rideau de fer que l'on monte.

                    Des odeurs de café sifflent et hurlent comme des trains.

                    - Jeannot,un petit noir.

                    Derriére la vitre, sur le zinc, il ya le petit blanc de l'alcoolique,

                     l'alcoolique tremblant de la première communion.

                    Dehors,le ciel est encore fermé.Et les toits sont nulle part.

                    Une rue meurt sur les quais, qui ne Verra jamais la Seine.

                    Et l'eau noire cache ses morts sous le pont du Carrousel.

                    Des juifs dorment rue Jacob.

                    Il est matin.IL est PARIS.L'Auvergnat a ouvert.

                                                                 bernard POUCHELE

Extrait du livre LA NOSTALGIE est derrière le COMPTOIR                Bernard POUCHELE et Pierre JOSSE preface d' Alfonse BOUDARD

8MAI 2012